Moins d’alcool, plus de contrôle :)
Que ce soit pour des raisons de santé, de sport, de mode de vie ou juste par curiosité, le No/Low s’impose doucement - mais sûrement. Certain•es veulent lever le coude sans flancher, d’autres cherchent juste une alternative pour varier les plaisirs.
L’industrie du vin a capté le message. On trouve du No/Low en cave, en grande surface, au resto…
Depuis mars 2025, PLOC ajoute à sa carte la catégorie No/Low.
Mais d'où viennent-ils ? Comment sont-ils faits ? Peuvent-ils vieillir comme leurs cousins alcoolisés ?
Plongeons ensemble dans l'univers intrigant des No/Low.
Un peu d’histoire : la sobriété, une idée pas si nouvelle
L'histoire du vin sans alcool ne date pas d'hier. Dès les années 1860-1880, des expérimentations ont été faites pour créer des « vins » sans alcool, principalement à cause de la montée du mouvement de tempérance (The Temperance Movement), surtout aux États-Unis et en Europe. Des boissons comme le « Vin Mariani » (un vin enrichi en extrait de coca) ont été populaires, mais elles ne sont pas désalcoolisées à proprement parler. Lors de la Prohibition (1920-1933) aux États-Unis, les premières vraies désalcoolisations voient le jour. On filtre, on chauffe, on cherche à retirer l’alcool tout en gardant l’âme du vin. Mais soyons honnêtes, à l'époque, le résultat était plus proche du jus de chaussettes arôme raisin que d’un cru millésimé.
Aujourd’hui, le No/Low s’impose pour d’autres raisons : santé, modération, mouvement collectif du Dry January*, nouvelles expériences gustatives… et surtout, un changement profond des habitudes de consommation. Dans 11 des 15 plus grands marchés mondiaux, on boit moins, et ce n’est pas juste une lubie passagère. Entre budget serré et envie de mieux consommer, le « boire bon et sain » devient un moteur. Une tendance qui bouscule l’industrie des boissons alcoolisées, obligée de revoir sa copie.
Comme le dit le chef sommelier Xavier Thuizat :
« Nous assistons à une révolution culturelle.
Le vin sans alcool n'est plus une alternative par dépit, mais un choix assumé et de qualité. »
No/Low : du raisin, de la fermentation…
et peu ou pas d’alcool.
Alors, vin ou pas vin ?
Simple en apparence, mais subtil dans la réglementation.
On ne peut pas parler simplement de vin, car la réglementation européenne impose d’indiquer clairement leur désalcoolisation afin d’éviter toute confusion.
Depuis fin 2021, l'Europe autorise deux catégories :
✔ Vin désalcoolisé (≤ 0,5 % vol.)
✔ Vin partiellement désalcoolisé (> 0,5 % vol., mais sous le seuil minimum de sa catégorie - tranquille, effervescent - avant désalcoolisation).
Le terme No/Low, plutôt que « sans alcool » ou « désalcoolisé », on l'a choisi pour une raison : il met en avant la diversité de l’offre. No pour les boissons quasiment sans alcool (moins de 0,5 %), Low pour celles avec une faible teneur (moins de 5 %). C’est plus inclusif, plus moderne, et aussi plus international !
Le marché explose, les techniques de désalcoolisation deviennent pointues, les experts européens planchent depuis mai 2024 pour clarifier les règles et soutenir cette filière en pleine croissance. L’Allemagne est déjà bien lancée, la France suit, et le collectif No/Low pousse pour installer cette tendance durablement.
Bref, le No/Low, c’est là pour rester et ça va bousculer les esprits étriqués !
Comment enlève-t-on l’alcool sans vider le vin de son intérêt ?
Désalcooliser un vin, c’est tout un art : il faut retirer l’alcool sans faire disparaître les arômes. Les techniques évoluent, et les résultats sont de plus en plus convaincants.
Petit tour d’horizon des méthodes :
🔹 La distillation sous vide : On chauffe le vin à basse température sous pression réduite pour extraire l’alcool en douceur, sans trop brusquer les arômes. C’est la technique utilisée par Le Chai Sobre, le premier centre industriel français dédié au vin sans alcool, inauguré en 2024 dans le Gers.
🔹 Osmose inverse : Une membrane filtre l’alcool en gardant les saveurs. Populaire en Californie et en Australie, avec des vins comme Ariel Vineyards, et choisi par le Château Edmus en France pour sa cuvée Zéro.
🔹 Filtration membranaire : Ce procédé utilise des membranes pour séparer l'alcool du vin, puis le réinjecte dans le vin pour conserver ses arômes sans le concentrer. Il produit un effluent riche en alcool, qui peut être revalorisé. Adopté par certaines caves coopératives.
🔹 Le cône rotatif : On fait tourner le vin sous vide dans des cônes pour séparer l’alcool et réintégrer les arômes après coup. Technique de précision adoptée par des producteurs en Allemagne et en Nouvelle-Zélande, comme Torres Natureo.
🔹 Levures spéciales (contrôle de la fermentation) : Ici, pas de triche. On sélectionne des levures qui bossent moins et produisent naturellement moins d’alcool. Testé dans des domaines bio en France et en Italie, avec des résultats prometteurs sous les 5%.
Vieillir ou ne pas vieillir ?
Telle est la question
Si vous pensiez planquer un No/Low en cave pour vos vieux jours, mauvaise nouvelle : ce n’est pas du vin de garde.
Pourquoi ça ne vieillit pas ?
• L’alcool, c’est le garde du corps du vin : il protège des bactéries, stabilise les arômes et structure le vieillissement. Sans lui, les choses se compliquent.
• L’acidité et les tanins prennent cher : dans un vin classique, ils bossent main dans la main pour une belle évolution. Dans un No/Low, leur équilibre est souvent chamboulé par la désalcoolisation.
• L’oxydation arrive plus vite : moins de défense naturelle = arômes qui se fanent et goût qui fatigue.
Comment éviter le naufrage ?
🔹 Stockage : dans votre cave à vin, c'est très bien ! (10-15 °C max), à l’abri des rayons du soleil et des changements de température.
🔹 Bouteille debout (moins d’échanges avec l’air), vous pouvez les coucher si le bouchon est en liège.
🔹 Ouverture = accélération (buvez vite après ouverture, sinon c’est game over en 48h)
À boire jeune, et sans chichi
La durée de conservation des vins No/Low dépend de divers facteurs, notamment des méthodes de production et des conditions de stockage.
Un No/Low, ça ne se bonifie pas. On l’ouvre, on le déguste. Pas besoin de se prendre la tête avec des apogées fantômes.
Vous vouliez un vin de garde ? Direction les grandes bouteilles, avec des degrés.
🔹 Rouges et blancs tranquilles : 12 mois, voire 2-3 ans selon les producteurs.
🔹 Effervescents : 6 mois pour garder le peps des bulles !
La température de service.
Pas de mystère, juste du bon sens.
🔹 Vins rouges désalcoolisés : On les aime entre 14 °C et 16 °C, un peu plus frais que les rouges classiques (qui flirtent souvent autour de 16 °C à 18 °C).
🔹 Vins blancs désalcoolisés : Plutôt 8 °C à 10 °C pour eux. Ni trop froid (sinon, ça perd de la complexité), ni trop chaud (sinon, ça devient lourd).
🔹 Vins rosés désalcoolisés : 6 °C à 9 °C. C’est là que la fraîcheur et la légèreté s'expriment le mieux, sans prise de tête.
🔹 Vins effervescents désalcoolisés : On les sert bien bien frais, entre 4 °C et 7 °C, pour garder leurs bulles sans perdre le fruitée.
No/Low et PLOC : une évidence
Chez PLOC, on suit les évolutions et on souhaite vous proposer toujours plus de choix, pour un PLOC qui colle à votre amour du vin !
Depuis mars 2025, PLOC a sa catégorie No/Low (pour l'instant en France et en Espagne).
Si vous ajoutez une bouteille en No/Low depuis l'Observintoire, la catégorie s'ajoutera à votre base des régions.
🖍️ À noter :
Les vins No/Low sur PLOC ne sont pas rattachés à des appellations classiques, car ils ne suivent pas les réglementations traditionnelles de l'INAO. Pour certaines IGP, comme celles du Languedoc, la désalcoolisation peut aller jusqu'à 6 % vol, selon leur cahier des charges. Dans ce cas, vous trouverez sur la fiche du vin toutes les infos : sa région, son appellation et son taux d'alcool.
Avec des investissements qui pleuvent, des habitudes qui évoluent et des technologies qui repoussent les limites, le No/Low s’impose comme un incontournable en cave. Enfin une boisson qui résonne avec votre passion à faire découvrir à votre couz enceinte, votre pote en plein marathon, votre beau-frère muslim ou votre tatie en abstinence.
En 2025, ne pas vouloir d’alcool n’a plus rien d’un tabou, et c’est beau de voir le vin se réinventer en écoutant les besoins et la diversité de notre société. Pas question de tourner le dos à la tradition, juste de lui déboucher de nouvelles perspectives. 🍾✨
Le No/Low, c’est l’un des futurs du vin.